Lendix est le nouveau venu des plate-formes de prêts aux entreprises. Ces nouveaux acteurs du crowdfunding visent des PME déjà courtisées par les banques.
La concurrence s’étoffe de semaine en semaine. Un mois après Lendopolis (« Les Echos » du 9 octobre) et un an après Unilend, Lendix est la dernière née en France de ces plate-formes de prêts permettant à des particuliers ou des investisseurs privés d’accorder un crédit aux petites et moyennes entreprises (« financement participatif » ou « crowdfunding »). La jeune pousse a bouclé une levée de fonds de 7 millions d’euros auprès de Partech Ventures, Weber Investissements et des dirigeants d’123Venture. Son objectif : le financement de 400 à 500 PME par an pour des montants compris entre 15.000 euros et 300.000 euros à taux fixe sur une durée comprise entre 18 et 48 mois.
Double promesse
Ces différents acteurs surfent sur une double promesse : pour les investisseurs, c’est la recherche de rendement dans un univers de taux très faibles qui est mise en avant. Pour les entreprises, le financement participatif permet de ne pas dépendre que de sa banque.
Tout le paradoxe est que ces nouveaux acteurs ne peuvent pas se permettre de se montrer moins sévères que les banques. « Nous souhaitons attirer des entreprises déjà « bankables » . Aux Etats-Unis, une plate-forme comme Prosper a mal maîtrisé au démarrage son risque et s’est retrouvée confrontée à une class action d’investisseurs mécontents. Nous devons éviter une telle situation en France sur un marché encore bourgeonnant », prévient Olivier Goy, président du directoire de Lendix.
Sur les mêmes terres que la banque
Dans ces conditions, le financement participatif s’éloigne à grands pas de la version un peu utopique de la finance initialement portée par le « peer to peer », selon laquelle un particulier allait directement financer l’entreprise d’un autre particulier. Ces nouveaux acteurs préfèrent d’ailleurs la terminologie de « plate-forme de financement ». Ils chassent en réalité pour partie sur les mêmes terres que les banquiers. Les plateformes doivent donc trouver des arguments pour convaincre des entreprises qui ne sont pas aux abois et capables d’obtenir de belles conditions de prêt auprès de leur banquier habituel. « En moyenne, le financement participatif sera toujours un peu plus onéreux que la banque, mais le coût n’est pas le seul déterminant. Via une plate-forme, l’accord de prêt arrive beaucoup plus vite que par la banque où une décision peut prendre plusieurs mois. Et nous pouvons prêter plus que les banques qui restent globalement encore frileuses », explique Olivier Goy.
De quoi espérer croquer une partie des besoins en financement des petites entreprises, estimés chaque année entre 80 et 100 milliards d’euros selon Lendix. Même 1 % de cette masse suffirait à faire vivre confortablement plusieurs de ces plate-formes.
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